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Programmation

Guy Giard

Angélique 1734

Dans son travail de création, Guy Giard explore les liens intangibles qui unissent les gens par le partage d'une expérience commune tel le déracinement, la violence, l'isolement.

Sous-événement de

Mémoire vive

Initié par DARE-DARE en collaboration avec le Centre d’histoire de Montréal, Mémoire Vive dessinait un cadre de réflexion réunissant des artistes et des intervenants du domaine du patrimoine.



Angélique 1734, créé pour Mémoire vive, porte sur l'histoire méconnue de l'esclavage à Montréal. À partir du personnage historique de Marie-Joseph Angélique, une esclave noire accusée et condamnée à mort pour avoir causé un feu qui détruisit le tiers de la ville (une partie de l'Hôtel-Dieu et 46 habitations) en avril 1734, Guy Giard invite le public à réfléchir sur la question de l'esclavage, une réalité de l'histoire encore d'actualité et souvent occultée.

Angélique 1734 vise, d'une part, à commémorer, à travers Marie-Joseph Angélique, les hommes et les femmes esclaves dont notre histoire sait trop peu de choses. Par des soirées thématiques avec des conteurs, poètes et musiciens ainsi qu'un geste de mémoire posé collectivement, Guy Giard veut redonner une dignité à ces individus anonymes et oubliés. D'autre part, par une série de sept conférences et discussions données et animées par des historiens, des auteurs et des intervenants d'organismes humanitaires, Guy Giard invite les gens à s'informer et à apprendre sur l'histoire du sujet et la réalité actuelle de l'esclavage.

Son projet aborde ainsi l'histoire d'un point de vue à la fois factuel et sensible, mettant en œuvre un processus d'identification au personnage d'Angélique. Une approche qui permet aux gens d'interroger une histoire qu'on préférerait ne pas voir parce qu'on ne sait pas comment l'aborder.


Dans le cadre d'Angélique 1734, l'artiste convie le public à poser un geste de commémoration et à assister à des soirées thématiques. Il organise aussi sept conférences et discussions animées par des historiens, des auteurs et des intervenants d'organismes humanitaires pour permettre au public de s'informer et d'apprendre sur l'histoire du sujet et la réalité actuelle de l'esclavage. Également, une série d'œuvres photographiques insérées dans l'exposition permanente et accompagnées de dialogues, dévoile son interprétation personnelle de la vie de Marie-Joseph Angélique et de la question de l'esclavage. Finalement, dans le Laboratoire Mémoire vive, Guy Giard met à la disposition du public, pour consultation sur place, divers documents prêtés par Amnistie International, l'Unicef et d'autres organismes qui luttent contre l'exploitation sous toutes ses formes. Le public est invité à laisser ses commentaires et réactions dans cette installation.


Dans son travail de création, Guy Giard explore les liens intangibles qui unissent les gens par le partage d'une expérience commune tel le déracinement, la violence, l'isolement. En construisant une mémoire par la rencontre et la mise en commun de récits de vie, ses projets nous éveillent à l'autre et rassemblent la communauté.


Programme


Geste de mémoire:

Samedi 15 juin de 15 à 17h, sur le parvis du Centre d'histoire de Montréal. Dans une atmosphère de fête et de réflexion, le public est invité à déposer des fleurs. Des craies seront disponibles pour laisser des messages et dessiner sur le sol. Avec la participation de l'Ensemble Vocal Chœurisma


Soirée Mon Angélique:

Samedi 15 juin de 20 à 22h : soirée thématique au Centre d'histoire de Montréal, dans le Laboratoire Mémoire vive. Avec la participation de Coco Café: Une réponse à la question de l'esclavage à travers le spoken word, le conte et la performance musicale. Coco Café est un collectif de jeunes noirs montréalais qui produisent des événements artistiques et culturels. L'entrée est libre. Toutefois, les places étant limitées, il est préférable de réserver au (514) 878-1088.


Les rencontres de Marie-Joseph Angélique:

Dans le cadre de son projet Angélique 1734, Guy Giard présente la suite d’une série de conférences sur l'esclavage d’hier à aujourd'hui. Le tout se déroule au laboratoire Mémoire vive du Centre d’histoire de Montréal. Une période d’échange est prévue après chaque conférence.

Dimanche 30 juin à 15h:
Les Panis, esclaves autochtones, avec Marcel Trudel : Au Canada français, surtout au Québec, nos pères ont eu des amérindiens comme esclaves. Au cours d'un siècle (de 1670 à 1800) sur plus de 4 000 esclaves, au moins 2 700, soit approximativement les deux tiers, étaient des Amérindiens. Qui étaient-ils? D'où venaient-ils? Marcel Trudel est historien de la Nouvelle-France, professeur émérite de l'Université d'Ottawa, titulaire de nombreux prix et auteur d'une quarantaine de livres, dont L'esclavage au Canada et le Dictionnaire des esclaves et de leurs propriétaires.

Dimanche 7 juillet à 15h:
Le contexte social de la Nouvelle-France, avec Marcel Trudel.


Jeudi 12 septembre

History of blacks in Quebec
Avec Veronica Johnson

Contrairement à la croyance populaire, les noirs sont arrivés au Québec et au Canada au 17e siècle. Accompagnant Samuel de Champlain dans son premier voyage au Nouveau Monde, le navigateur Mathieu da Costa est le premier noir dont le nom est inscrit dans l’histoire du Québec. La conférence de Veronica Johnson, qui se déroulera en anglais, traitera de ce chapitre négligé de notre histoire.

Veronica Johnson est éducatrice et enseigne l’anglais et l’histoire au Conseil scolaire Lester B. Pearson. Elle a également conçu un programme de cours portant sur l’histoire des noirs pour l’éducation permanente.


Mercredi 18 septembre

Interpréter Marie-Joseph Angélique
Avec Micheline Bail et Martine Chartrand

Le roman historique L’esclave (Éditions Libre expression, 1999) aborde la délicate question de l'esclavage sous le régime français. Cette réalité, peu connue de nos contemporains et à peu près jamais exploitée par les littéraires, constituait un sujet nouveau et passionnant à explorer. Micheline Bail nous parlera de la conception et la réalisation de ce projet et partagera avec nous les différentes étapes de l'aventure. Elle rédige actuellement un second roman historique qui se déroule à la fin du XVIIe siècle sous le régime français.

Martine Chartrand présentera et discutera de la réalisation de son film Âme noire/Black Soul. Ce film d’animation convie le spectateur à plonger au cœur de la culture noire, à travers un rapide et exaltant voyage des lieux qui ont marqué l'histoire de ces peuples. Le film a remporté de nombreux prix dont L'Ours d'or pour le meilleur court métrage au Festival international de Berlin et le Prix Jutras, meilleur film d'animation, Montréal.


Jeudi 19 septembre

Haïti, 1er peuple à se libérer de l'esclavage
Avec Claude Moïse

L’île d’Haïti, alors Hispaniola, fut l’un des premiers foyers, en Amérique, de l’esclavage des noirs arrachés à l’Afrique. Leur exploitation a fait de cette île la plus riche des colonies du Nouveau Monde au XVIIIe siècle. Après 200 ans de servitude, son peuple réussit à se libérer de la France, confrontant même l’armée de Napoléon pour fonder la première nation d’anciens esclaves. Comment ont-ils réussi à se libérer et créer un état nation?

Claude Moïse, historien et conférencier, nous guidera dans le passage de la colonisation à l’indépendance d’Haïti. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Constitutions et Luttes de Pouvoir en Haïti et Repenser Haïti, Grandeur et misères d’un mouvement démocratique.


Vendredi 20 septembre

L'esclavage en 2002 : Angéliques d'aujourd'hui
Le trafic des enfants, cas de l’Afrique de l’Ouest

Avec Joanne Doucet de l'Unicef

Joanne Doucet présentera un aperçu des causes et des manifestations du trafic des enfants en Afrique de l’Ouest. Elle discutera également des stratégies mises en place pour combattre ce phénomène, autant par les divers paliers de gouver-nement, par la société civile et par les communautés locales des pays concernés, que par les organisations internationales et le secteur privé des pays développés. Peut-on parler de solutions durables?

Directrice régionale adjointe d’Unicef Québec, Joanne Doucet est membre du Barreau du Québec et a pratiqué principalement le droit des enfants au Togo et au Mali. Elle a agi aussi comme directrice exécutive du Regroupement des maisons de jeunes du Québec de 1996 à 1998.