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Programmation

TABLE RONDE

Et si nous étions tous impalpables, quel serait le lieu de la guerre?

Retour sur la programmation 2015-2016, modéré par Alain-Martin Richard.

  • Photo : Christian Bujold
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Le samedi 9 avril, 14h
Bar Chez Pierre, au 3700 Notre-Dame Ouest (Métro Lionel-Groulx ou Place St-Henri)

Pour sa programmation 2015-2016, DARE-DARE a proposé un cadre de travail autour de la notion d’infiltration. Nous avons fait appel aux artistes pour inscrire l’art dans le quotidien ; s’immiscer dans l’environnement social par des stratagèmes de tout acabit et à durées variables. 

Steve Giasson, Janie Julien-Fort et le duo formé d’Érick d’Orion et de Catherine Lalonde Massecar sont les artistes de cette programmation 2015-2016 et pour discuter de leur pratique respective, nous avons invité l'artiste et critique, Alain-Martin Richard qui agira comme modérateur et théoricien des enjeux rencontrés durant la dernière année.

OPUSCULE → La ville qui n'existe pas


Et si nous étions tous impalpables, quel serait le lieu de la guerre?

Ce sont des textes épars sur l’amour, ce sont des actions invisibles dans le paysage, ce sont des capteurs de lumière qui disloquent les chantiers de construction. À la poursuite des personnages fictifs opérant dans un corpus urbain réduit, des actions furtives activées dans l’(in)significance de l’espace public, des caméras imperceptibles arrimées au mobilier urbain, que peut l’art s’immisçant dans des zones du vivant qui prétendent former ce que l’on nomme la dure réalité?

Que peuvent ces stratégies de la manœuvre, des signaux faibles de la performance, de la captation des auras invisibles à l’œil nu qui se déploient pourtant dans la rugosité du bruit de la ville? De quelle manière l’art trouve-t-il une résonnance profonde dans la matière émotive et rationnelle des résidants, des passants, des inconscients? C’est cela qu’il convient d’explorer encore et encore. Au-delà des symboles classiques, ailleurs que dans sa propre historicité autoréférentielle, il convient de s’interroger sur le lieu de l’art et partant de sa place au cœur de l’humain.

Dare-dare vous invite à une table ronde où nous allons tenter de déstabiliser les artistes du micro-sensible qui se sont enfoncés dans la matière sociale pendant cette année des miracles : Massecar-d’Orion, faux agents doubles distribuant du Barthes pour recueillir des sursauts d’animosité ou de joie ; Steve Giasson distribuant des actions simples, inscrites dans une tradition (déjà?) Fluxus, déployées dans le réel et dans le virtuel, comme une orchestration manichéenne des espaces ouverts ; Janie Julien-Fort distribuant des mouchards pour découvrir l’onirique caché dans la durée de construction des cathédrales du capitalisme.

Les actions invisibles viennent étayer des propositions contre les systèmes, contre le mercantilisme, contre le vedettariat, contre le capital. Ce sont des formes évanescentes et discrètes qui se logent dans la matière vivante, irréversible entropie. Par le biais du politique, du poétique, de la réappropriation de nos instincts primitifs, les actions invisibles proposent un art comme grand jeu de la vie.

Est-ce que cette pratique est réelle? Que fait-elle de l’autre? Est-il inclus dans l’action? Comment transiger avec l’autre s’il ne sait pas que l’on s’adresse à lui? Les rôles vacillent et la perception même de l’objet de l’art semble se dissoudre dans les tractations impromptues entre artistes et public. Rien ne peut plus être convenu, puisque les conventions de l’art s’abolissent dans la présence seule. Quelle est donc cette zone de sensibilité qui s’appuie sur le transitoire, sur l’inconsistant et qui n’a pas de lieu formel? Une nouvelle zone de vivre ensemble ou un spectacle à décoder autrement?

- Alain-Martin Richard

Voici les références aux trois projets discutés lors de cette table-ronde :

http://www.dare-dare.org/fr/evenements/performances-invisibles1

http://www.dare-dare.org/fr/evenements/79-contaminations

http://www.dare-dare.org/fr/evenements/janie-julien-fort


Alain-Martin Richard  (Québec, Québec, Canada)

Alain-Martin Richard vit et travaille à Québec. Artiste de la manœuvre et de la performance, il a présenté ses travaux en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Il poursuit en parallèle un travail de commissaire, de critique et d’essayiste. Il a publié dans de nombreuses revues des articles sur le théâtre, la performance, l’installation et la manœuvre. Membre des ex-collectifs Inter/Le Lieu, The Nomads, il est par ailleurs toujours actif avec Les Causes perdues et Folie/Culture. Ses productions se déploient souvent sur plusieurs plans de réalité comme dans l’Atopie textuelle (2000), Le chemin pour Rosa (2006) et Le bloc que j’habite, présenté à la Manif d’Art 2014 ou Trou de mémoire, en cours. Il a publié en 2014 une monographie intitulée Performances, manœuvres et autres hypothèses de disparition au contenu centré sur les relations entre art et société.

Ses dernières productions prennent appui sur la communauté locale et intègrent toujours des aspects singuliers de ce qu’il nomme le « paysage humain ». À chaque fois, il convient de découvrir de quelle manière le social s’inscrit dans l’espace public pour s’y déployer, avec ses résonnances politiques, économiques, libidinales.

https://www.facebook.com/groups/438647342977788/

 

Steve Giasson (Montréal, Québec, Canada)

Steve Giasson est un artiste conceptuel qui utilise une grande variété de formes et de médiums (écriture conceptuelle, performance, installation, vidéo...) afin de transgresser les genres et d’interroger leurs limites. À ce jour, il a contribué à une vingtaine de publications et il poursuit actuellement un doctorat en Études et pratiques des arts (UQAM). Son travail a été présenté dans neuf pays différents en Amérique du Nord et en Europe, notamment lors de la Liverpool Biennial 2012 (Liverpool), au Museum Brandhorst (Munich) et à la Gagosian Gallery (NYC et Paris). Il est le lauréat du Prix de La Vitrine culturelle pour un artiste émergeant et d’une Mention du Cirque du Soleil, décernés dans le cadre d’Art Souterrain 2015.

www.stevegiasson.com

 

Érick D'Orion / Catherine Lalonde Massécar  (Montréal, Québec, Canada)

79 contaminations est en quelque sorte la première œuvre du duo. En combinant autant les approches en art audio, pratiques en contexte réel et dramaturgie clandestine, ils ont voulu créer et diffuser une nouvelle trame-ville qui s’éloigne d’un discours populaire et qui rajoute de l’amour dans la trame social.

Érick d’Orion est un artiste audio, en installation et en nouveaux médias, compositeur/musicien autodidacte, concepteur sonore pour les arts de la scène et commissaire audio résidant à Québec depuis 1993. Concentrant en bonne partie ses recherches audio sur le maximalisme numérique, d’Orion effectue un travail qui se rapproche étroitement du noise, de la musique concrète, du free jazz et de l’électroacoustique. Il fait parti du duo morceaux_de_machines, du trio BOLD (avec Alexis Bellavance et Nicolas Bernier) et du trio Napalm Jazz ainsi que d’une multitude de formations had hoc. Il a joué en concert avec des artistes de renommé : Evan Parker, Martin Tétreault, Otomo Yoshihide, Robin Fox, Ilpo Vaisanen, Diane Labrosse, Alexandre Saint-Onge, Bernard Falaise, Sam Shalabi, Gunter Muller, eRikm, etc. Il conçoit également l'environnement sonore et la musique pour des projets en nouveaux médias, le cinéma, le théâtre et la danse.


Catherine Lalonde Massecar œuvre dans le domaine des arts interdisciplinaires depuis une quinzaine d’années à titre d’artiste-chercheuse, de commissaire, et de conférencière. Elle s’intéresse particulièrement aux rapports intimistes entre l’œuvre et le spectateur, ainsi qu’aux possibilités relationnelles. Ses projets d’art vivant ont pris la forme de nano-performances, de parcours in situ, et d’installations interactives. Elle est la fondatrice et directrice artistique de Péristyle Nomade, compagnie vouée à la recherche et à la création en nouvelles pratiques artistiques dans l’espace public. Elle détient également une maîtrise à l’Université du Québec à Montréal, dont le sujet est l’infiltration artistique et la fragmentation de la dramaturgie en territoire urbain.

www.erickdorion.com / www.peristylenomade.org

 

Janie Julien-Fort (Montréal, Québec, Canada)

Originaire de Rouyn-Noranda, Janie Julien-Fort est présentement établie à Montréal. Au terme de ses études en photographie, elle obtient un baccalauréat en éducation et une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. En 2011, elle réalise également un stage de production au studio national des arts contemporains Le Fresnoy, en France. Récipiendaire du prix de fondation Sylvie et Simon Blais pour la relève, de la bourse Charest-Wallot, de la bourse FARE et de bourses de recherche du CALQ et du FQRSC, elle a participé à plusieurs expositions et événements au Canada et à l’étranger notamment au Palais de Tokyo à Paris et au KW Institute for Contemporary Art à Berlin dans le cadre de la ARTE Video Night, à la galerie Simon Blais, à la Parisian Laundry, au centre d’exposition de Val d’Or, et à l’Écart, lieu d’art actuel. Elle est membre du conseil d’administration du centre d’artistes le Cabinet, espace de production photographique.

janiejfort.com