Programmation
Kamissa Ma Koïta
DISSONANCE COGNITIVE
Dissonance cognitive / Cognitive dissonance est une œuvre en deux temps: d’abord une installation en espace public puis le lieu d’une performance de longue durée.
AU TRAVERS DE : incursions, gestes et postures
Une programmation présentée par le collectif L'Araignée (Kamissa Ma Koïta, karen elaine spencer, Helena Martin Franco, Noémi McComber)
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► sur le site de DARE-DARE
PERFORMANCE I : samedi 14 juillet, de midi à 16h00
PERFORMANCE II : dimanche 15 juillet, de midi à 16h00
► sur le site de la PLACE DU MARCHÉ Atwater, aux abords du Havre-aux-Glaces
PERFORMANCE III : vendredi 24 août, de midi à 16h00
Parfois les gens ont des croyances fondamentales extrêmement fortes. Lorsqu'on leur démontre que ces croyances fondamentales sont contredites par de puissants arguments, les gens ne peuvent accepter la nouvelle interprétation que cela doit amener. Cela crée une situation qu'on appelle dissonance cognitive. Parce que c'est d'habitude si important de protéger ses propres croyances fondamentales, ces gens rationaliseront, ignoreront et même nieront tout ce qui peut entrer en contradiction avec leurs croyances fondamentales.
Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, 1952
DISSONANCE COGNITIVE / COGNITIVE DISSONANCE est une œuvre en deux temps: d’abord une installation en espace public, puis le lieu d’une performance de longue durée.
L’œuvre questionne et confronte le public sur leurs privilèges sociaux, sur la représentation des communautés noires dans l’espace public et sur les attitudes et le langage qui alimentent et maintiennent ces privilèges. Cette nouvelle proposition de Ma Koïta vise à remettre en question les stéréotypes vis-à-vis des personnes noires et à déconstruire les croyances sociales souvent véhiculées à leur égard. Assise au centre d’une installation de panneaux-miroirs, l’artiste est encerclée, confinée dans ce lieu circonscrit par des inscriptions de phrases, véhiculant stéréotypes et préjugés communément entendus et répertoriées par l’artiste. Elle demeure immobile, dans la durée, coincée dans cet espace social rétréci. Cette install-action se déploie dans un endroit achalandé, fréquenté et traversé par une myriade de gens d’horizons et d’origines diverses, afin d’être la plus visible possible et d’engager le dialogue avec un public élargi. En s’approchant de l’œuvre, afin de déchiffrer les mots et les phrases transcrites par l’artiste, les passants aperçoivent leur propre réflexion à travers les glaces réfléchissantes. Ce reflet croisé qui juxtapose l’image de soi et les préjugés véhiculés lors d’interactions sociales pousse à l’introspection et à la remise en question de nos idées reçues, de nos attentes et de nos présuppositions.
La pratique expérimentale et transdisciplinaire de Kamissa Ma Koïta s’alimente des féminismes, des mouvements altermondialistes, du queer et des cultures populaires. Elle prend forme en performance, en manifestation, en vidéo et dans la création d’alternatives artistiques, chacune pour leur potentiel d’actions directes rapides et efficaces. Elle est parsemée d’objets de son quotidien qu'elle recontextualise pour nous lier. Son approche intersubjective l’amène à travailler en collectif et à réfléchir le corps social comme matériau. Par cette recherche, Kamissa tente de créer des espaces inclusifs non hiérarchiques, inévitablement éphémères. L'artiste les crée pour que nous puissions dialoguer, chanter, résister, danser, crier, questionner, perturber, pleurer, réfléchir et rire, ensemble. Les prochaines actions de Kamissa Ma Koïta seront axées sur les conditions de vie des communautés noires, les notions de privilèges sociétaux et la problématique de la sous-représentation des citoyen.ne.s marginalisé.e.s.