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Programmation

GENEVIÈVE LETARTE

Fenêtre sans rideau

La suite de poèmes inédits que je propose ici tient tout à la fois du haïku païen, du slogan intime, de la pub existentielle. Bref, une parole individuelle qui se veut collective selon le fameux « Je est un autre » de Rimbaud.


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En prenant connaissance de votre appel de projets, j’ai eu envie d’écrire une suite de mini-poèmes inspirés par le thème de la peur, sujet banal s’il en est mais ô combien présent dans nos vies. Un jour, j’ai entendu à la radio l’artiste Carole Laure affirmer qu’elle avait peur de tout. Cela m’a rassurée : je n’étais pas la seule !

Je trouve aussi très inspirante l’idée de diffuser des poèmes sur un panneau lumineux installé dans un lieu public. J’ai toujours eu la conviction que la poésie, malgré le caractère intime qu’on lui prête et l’aspect hélas souvent confidentiel de sa diffusion, est en fait très liée à l’espace public et à la collectivité. Pour avoir participé à de nombreux événements poétiques, j’ai souvent constaté à quel point la poésie est rassembleuse, permet une forme de partage à la fois immédiat et durable. À titre de spectatrice, je suis toujours ravie de voir la poésie s’immiscer dans les lieux publics : poèmes affichés dans les autobus ou le métro de Montréal, lectures se déroulant dans des lieux inusités tels que parcs ou vitrines de magasins, etc.

La suite de poèmes inédits que je propose ici tient tout à la fois du haïku païen, du slogan intime, de la pub existentielle. Bref, une parole individuelle qui se veut collective selon le fameux « Je est un autre » de Rimbaud. En fait, je considère ces poèmes comme des états d’être de la peur, quand celle-ci est ressentie physiquement aussi bien que moralement ou métaphysiquement. J’ose espérer que ces textes, en tout ou en partie, susciteront l'intérêt des spectateurs du babillard lumineux de DARE-DARE.


Geneviève Letarte vit à Montréal, où elle pratique l’écriture sous de multiples formes. Auteure de quatre romans, dont Souvent la nuit tu te réveilles (l’Hexagone, 2002), elle a aussi publié deux recueils de poésie : L'année d'après (2014) et Tout bas très fort (2004), parus aux Écrits des Forges. Connue pour ses spectacles combinant texte, chant et musique, tels Poèmes en pyjama (Festival Voix d’Amériques, 2011) et Dans la voix de quelqu’un (Studio de la place des arts, 2004), elle a aussi réalisé trois disques de chansons à titre d’auteure-compositrice-interprète, dont Âmes soûles (Ambiances Magnétiques, 2007). Geneviève Letarte est membre du comité éditorial de la revue l’Inconvénient, où elle tient une chronique, et elle a contribué à diverses revues littéraires au Québec, en France et aux États-Unis. Elle a été deux fois finaliste au prix du Gouverneur général avec ses traductions des œuvres de Mavis Gallant : Le Weekend en Bourgogne (Les Allusifs, 2010) et Rencontres fortuites (en collaboration avec Alison Strayer, Les Allusifs, 2009). Elle enseigne ponctuellement la création littéraire à l’université, anime des ateliers de poésie dans les écoles, a participé comme écrivain-conseil au programme de Spoken Word du Banff Centre (Alberta). Elle a été accueillie comme écrivaine en résidence à Yaddo (État de New York), au Banff Centre (Alberta) et au Studio du Québec à Paris. Elle a participé à de nombreux événements culturels au Québec et au Canada, en France, au Mexique, à Cuba et en Arménie.