Programmation
J.R. Carpenter
In absentia
In absentia est un projet d’écriture sur le Web qui traite de la gentrification dans le quartier Mile-End de Montréal et des disparitions qu’elle entraîne.
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What traces do people leave behind when they leave a place?
What stories spring from their absence?
In absentia est un projet d’écriture sur le Web qui traite de la gentrification dans le quartier Mile-End de Montréal et des disparitions qu’elle entraîne. J.R. Carpenter utilise le HTML, DHTML, le JavaScript et les cartes API-Google pour créer une narration interactive non linéaire constituée d’histoires « cartes postales » écrites selon le point de vue d’anciens locataires du Mile-End forcés de quitter leur logement à cause de la gentrification. Le projet débutera le 24 juin et se poursuivra au cours de l’été et de l’automne 2008. Pour réaliser In absentia J. R. Carpenter a invité les auteur.e.s : Lance Blomgren, Andy Brown, Daniel Canty, Alexis O’Hara, Colette Tougas.
L’expression latine in absentia signifie “en l’absence de”. Au cours des dernières années, plusieurs de mes voisins à faible revenu qui habitaient le Mile-End depuis longtemps ont été forcés de quitter le quartier en raison de décisions d’ordre économique prises en leur absence. À ce jour, la fiction s’avère le meilleur moyen pour raconter l’histoire de mes voisins disparus et le Web, le meilleur endroit où afficher leur histoire. Notre histoire. L’immeuble que j’habite est à vendre; ma famille et moi subirons peut-être le même sort prochainement. Menacée d’expulsion, j’ai commencé à écrire sur le Mile-End comme si je n’y étais plus et à écrire sur le Mile-End qui n’est plus. En manipulant les cartes API-Google, il m’est possible de peupler de personnages fictifs les “vraies” images satellites de mon quartier et d’inventer des situations. Je cartographie – au sens propre et figuré – la disparition soudaine de personnages fictifs ou non, des endroits où ils ont habité véritablement ou dans l’imaginaire. Je documente les traces que les gens laissent derrière eux lorsqu’ils quittent un endroit ainsi que l’histoire qui émerge de leur absence. in abstentia est un “site” Web hanté par les histoires d’anciens résidants du Mile- End, un univers quasi-fantastique déjà disparu, mais pourtant bien connu de ses habitants: la mémoire commune d’un quartier tel qu’il n’a jamais vraiment été, mais qui aurait pu être.
Mes œuvres de fiction et de littérature électronique baignent dans les thèmes du lieu et du déplacement et pourtant, le lieu est longtemps demeuré un concept abstrait et imprécis à mes yeux. Peut-être parce que j’ai longtemps écrit au sujet de lieux qui n’existaient plus, tentant de m’inscrire dans des passés qui ne pouvaient pas être les miens.
Cartographier les menus détails de mon univers immédiat a fait en sorte que je conçois la notion de lieu de façon moins abstraite et avec un plus grand engagement social. En écrivant sur mes voisins, je me suis rendu compte que je me situais parmi eux pour écrire et que, par conséquent, j’adoptais une écriture au “nous”. Je travaille de plus en plus en collaboration. Pour in absentia, je me joins à une équipe d’auteurs de mon quartier pour écrire des “cartes postales” destinées à ou provenant d’anciens locataires, qu’ils soient fictifs ou non, déplacés par la gentrification et les disparitions qu’elle entraîne.
In absentia marque également la fin du présent volet de Dis/location: projet d’articulation urbaine – ainsi que de la présence de DARE-DARE dans le parc sans nom du Mile-End. La roulotte quittera le site inoccupé où elle était établie depuis deux ans, en route pour le square Cabot au centre-ville de Montréal, à l’angle de Ste-Catherine et Atwater.
Vernissage: 24 juin 2008 au parc sans nom, Montréal
Avec DJ et performances sonores: Julie d, Tommy T, Rustic, Backdoor, Dirty Boots, papa dans maman, catherine lovecity, alakranx, cristal 45 et FSK1138 & jason j gillingham
Nouvelles œuvres de fiction signées J. R. Carpenter, avec: Lance Blomgren, Andy Brown, Daniel Canty, Alexis O’Hara, Colette Tougas
Lancement de publication “Words the Dog Knows”
Vendredi 7 novembre 2008 à 19h au skybluedoor, 5403B boul. Saint-Laurent
J.R. Carpenter est deux fois lauréate du Concours de nouvelles de CBC Quebec et finaliste au volet Web Art pour le prix Drunken Boat PanLiterary 2006. Son roman Words the Dog Knows paraîtra à l’automne 2008 aux éditions Conundrum. Ses œuvres de fiction et de littérature électronique ont été publiées et présentées ici et à l’étranger et sont disponibles en ligne au http://luckysoap.com .