Programmation

Plug and Play est une proposition sur le paysage et sur les diverses façons dont il est perçu dans notre société. Ce travail repose sur l'intention d'agir comme un dialogue entre l'environnement naturel et notre façon de saisir cette entité. Sur cette lancée, Campbell emmène le spectateur en promenade forestière en lui donnant le point de vue de Dieu, c'est-à-dire en lui proposant le regard surplombant de la surveillance sur des images de forêt captées à la manière du cliché aérien. 

L'artiste met ainsi en relief divers outils servant à l'homme pour définir, mesurer et comprendre les étendues naturelles: la cartographie, le sectionnement, l'histoire de l'art, la culture populaire. Plug and Play met en scène des «fragments anthropomorphiques de la forêt» pour faire voir certains aspects et/ou événements obscurs de notre culture. Le paysage devient le témoin, dit l'artiste, de curieux comportements comme par exemple fredonner des airs country et western au volant d'une voiture, remarquer les reflets d'un soleil couchant sur une tour d'émission/transmission, capter par radio des rumeurs signalant la présence d'ovnis. 

L'isolement géographique, le paysage vide, les grands espaces vierges sont des caractéristiques persistantes de l'image nord-américaine de la nature, une nature pour laquelle la route isolée traversant d'infinies étendues plantées d'arbres est devenue le synonyme dans la culture d'ici. Dans Plug and Play, Michael Drew Campbell évoque ces clichés qui tatouent la perception de la nature nord-américaine mais en soulignant également la disparition progressive de ces notions romantiques dont la survie ne peut que s'avérer précaire à l'ère des satellites capables de lire à distance la plaque minéralogique d'une voiture...