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Programmation

PHIL ALLARD

Freiner la chute - Oeuvre d'art public éphémère

L' œuvre est une installation éphémère monumentale dans une lignée se rapprochant du land art. Par ce geste artistique fort et sans équivoque, il crée un lien direct avec la problématique envahissante de l’agrile du frêne.


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Suite à la sélection par le centre de diffusion d’art multidisciplinaire DARE-DARE, l’artiste Philippe Allard propose Freiner la chute, une œuvre éphémère monumentale. Cette œuvre pensée spécifiquement pour l’appel de projets lancé par l’arrondissement Le Sud-Ouest, agit dans une lignée se rapprochant du land art. Par ce geste artistique fort et sans équivoque Freiner la chute crée un lien direct avec la problématique envahissante de l’agrile du frêne. 

En exploitant le concept du domino, il s’agit ainsi de représenter l’hécatombe causée par l’insecte qui fait littéralement tomber les arbres. L’image de la chute des arbres par des madriers assemblés provenant du bois coupé, démontre l’intention de communiquer clairement la gravité de la situation sur les écosystèmes environnants. Freiner la chute : c’est la force évocatrice de cette catastrophe potentielle. Par un premier madrier déjà tombé et les deux premiers à l’oblique, la chute est initiée, la cause à effet est entamée.

La métaphore de la forêt tient dans la verticalité de l’œuvre et par les matériaux bruts employés, mais également dans la notion de passage et de parcours. Les usagers des transports en commun sont en mesure de constater de l’ensemble de l’intervention qui se déploie devant eux en la traversant et du même coup pour apprécier les détails d’assemblage de chacun des arbres. Il s’agit à la fois d’une œuvre d’envergure qui se contemple dans les ses moindres détails, tout en étant près de l’échelle humaine.

L’aspect évolutif de l’installation est important, soit par le changement de couleur des différentes essences selon les facteurs environnementaux; le soleil, le vent, la pluie, la neige, etc. Le passage des saisons accentuerait l’esprit vivant de l’œuvre. Cette transition aurait un impact favorable à la transformation des madriers et des jeux d’ombres portés au sol, changeants selon les heures, les semaines, les saisons. Freiner la chute se redécouvre à chaque passage.


Processus de fabrication de l’œuvre

Suite à la livraison des sections de bois prédécoupées et séchées de 4 pouces par 4 pouces fournies par l’arrondissement, l’artiste Philippe Allard et ses alliés se sont mis au travail. La quantité de bois nécessaire pour fabriquer Freiner la chute représente plus de 2000 pieds linéaires de bois coupés l’année dernière, séchés dans un séchoir pendant 4 mois, soit l’équivalent de 1 pouce linéaire par mois de séchage. Il s’agit de plusieurs essences de bois. En plus du frêne de Pennsylvanie, l’œuvre est composée de tilleul à petites feuilles, érable argenté, érable de Norvège et de Chêne rouge.


DÉMARCHE

Inspiré de l’Arte Povera, Philippe Allard récupère et collectionne des matériaux et objets issus de la production industrielle et en détourne la signification première en les transposant dans un nouveau contexte.

Les produits sont le plus souvent choisis pour leurs propriétés formelles et notamment pour le potentiel optique laissant agir l’ombre et la lumière par l’accumulation et la multiplication. Les produits deviennent des monuments publics qui confrontent les passants à la signification de l’impact global de leurs gestes quotidiens rendue visible par la mutation des objets de consommation de leur fondement originel. En pervertissant la nature des objets et matériaux récupérés, il cherche à en prolonger le sens dans un système auquel ils n’étaient pas destinés, celui de l’art actuel.

L’environnement transformé à travers l’industrie est un thème prédominant dans son travail. Il désire amener le spectateur à considérer les proximités entre l’artificiel et le naturel, autant que celles entre l’inspiration la nature et la dégradation de celle-ci. Les installations se veulent des métaphores du dilemme de notre existence moderne.


Artiste autodidacte, Phil Allard vit et travaille à Montréal. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions individuelles, notamment au centre Articule, à la Fonderie Darling et dernièrement au Confederation Centre de Charlottetown. Il a également participé à plusieurs expositions collectives, dont la 5e Biennale de Marrakech, en mars 2014 et au 31e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul en août 2013. Ayant à cœur les interventions in situ, il a aussi réalisé plusieurs commandes d’œuvres publiques et privées. Il fut, avec Justin Duchesneau, lauréat du concours de la Place des Arts de Montréal en 2009 et récipiendaire du prix d’art public de l’AGAC pour leur installation Courtepointe en 2014. Il a réalisé quatre œuvres sculpturales dans le cadre de la politique d’intégration à l’architecture depuis l’été 2013 et est sur le point d’en installer deux autres pour le 375e anniversaire de la ville de Montréal au 2017.

all-art.ca


L’artiste tient à remercier particulièrement Les Ateliers Jean Brillant pour leur collaboration, ainsi que Geneviève Massé, chargée de projet pour DARE-DARE, pour le soutien assidu tout au long du projet.