Programmation

Les oeuvres de Suzanne Maurice n'opposent pas du discours et de la matière. Ses céramiques représentant des corps de femmes sont matière du discours dont la source en est le quotidien. Ces statuettes aux formes symboliques, ces femmes rondelettes ne correspondant pas aux critères de beauté de notre temps sont les dessous du discours composés de chair et de terre.

Parce que le quotidien nous poursuit, comme nous poursuivons nos tâches quotidiennes, au jour le jour. On a beau vouloir recouvrir les événements de la semaine d'un discours bien propre, la vaisselle continue de s'accumuler si personne ne la lave. Les oeuvres de Maurice mettent l'accent sur l'interaction entre le quotidien et le verbe... les deux mains dans l'eau savonneuse. Il y a dans la recherche de cette artiste une grande volonté d'abolir la distance provoquée par la prégnance du discours sur la matière.

À l'Hôtel-Dieu de Amos en Abitibi, c'est là que tout a commencé, en novembre 1957, parce que ça commence toujours par une naissance. Sous quel signe est-il besoin de naître pour passer sa vie à se chercher follement, tout en se niant? Suzanne Maurice termine son baccalauréat en arts plastiques en 1993. Les questions fondamentales qu'elle souhaitait résoudre pendant ses études demeurent, encore aujourd'hui, présentes. En fait, cette première exposition représente la première véritable réponse qu'elle se permet d'apporter à plusieurs de ses questions.