Programmation
Terres en vue / Nadia Myre
Noilamgyp, permutations identitaires / indian act
À travers la démarche artistique attentive de Nadia Myre, qui reprend la technique traditionnelle du perlage pour oblitérer le texte de la Loi sur les Indiens, une révélation s'actualise et jette un éclairage radical sur le clivage entre l'intention légaliste et la réalité.
Mémoire vive
Initié par DARE-DARE en collaboration avec le Centre d’histoire de Montréal, Mémoire Vive dessinait un cadre de réflexion réunissant des artistes et des intervenants du domaine du patrimoine.
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Terres en vues, une société de diffusion de la culture autochtone fondée en 1990, est depuis maintenant douze ans maître d'œuvre de Présence autochtone. Ce festival multidisciplinaire, où tradition et modernité se côtoient avec audace, propose une expérience inédite ancrée sur la réalité et l'imaginaire des peuples aborigènes des Amériques. Invitée par le Centre d'histoire de Montréal à présenter un projet dans le cadre de Mémoire vive, Terres en vues choisit de mettre en relief et en situation l'affirmation identitaire des Premières Nations en posant la question de la pérennité de leurs cultures et des enjeux contemporains auxquels elles doivent faire face.
À travers la démarche artistique attentive de Nadia Myre, qui reprend la technique traditionnelle du perlage pour oblitérer le texte de la Loi sur les Indiens, une révélation s'actualise et jette un éclairage radical sur le clivage entre l'intention légaliste et la réalité. Un autre aspect de la proposition de Terres en vues s'appuie sur les thèmes de transmission et de métamorphose. Pensée par André Dudemaine et Michel Côté, une performance de l'ordre du rituel prend la forme d'une scarification symbolique où un sujet donné, revêtu d'une robe cérémonielle, subit un retournement propre à brouiller les certitudes identitaires où nous abritons nos mémoires.
Communiqué
Noilamgyp, permutations identitaires, le 12 juin à 14 h30, performance sur le parvis du Centre d'histoire de Montréal.
Avec les peintres Raymond Dupuis, Malécite, Glenna Matoush, Ojibway et Christine Sioui-Wawanoloath, Abénakise ainsi que André Dudemaine, Innu, aux palabres.
Michèle Audette, présidente de Femmes autochtones du Québec, vêtue d'une robe cérémonielle, subit une métamorphose induite par les signes et les traces des peintres envoûtés par les sons des tambours et les chants du groupe attikamekw Wemotashee.
Renommer le territoire alors que d'autres identifient terrain ou zone. Retrouver sous les métamorphoses, les composantes véritables de l'identité, voilà où conduit Noilamgyp, une performance de l'ordre du rituel orchestrée par Terres en vues, une société de diffusion pour la culture autochtone. Les femmes autochtones ont les premières souffert de l'odieux d'une loi fondée sur la négation de l'intelligence d'un peuple. Leur long combat s'inscrit dans l'histoire de l'humanité. Au-delà de l'aspect spectaculaire du Noilamgyp, Terres en vues rend hommage à toutes ces mémoires vivantes qu'ont été et que sont les femmes des Premières Nations.
Pour Nadia Myre, Indian Act demeure une œuvre de revendication et de reconnaissance. Le parcours personnel, tramé dans l'élaboration attentive d'une performance ouverte et la répétition des gestes d'un artisanat traditionnel dans un contexte contemporain, confère à Indian Act, outre l'ironie qui s'en dégage, l'urgence d'un réquisitoire. L'éradication du texte même de la Loi sur les Indiens, prend la forme, ici, d'une affirmation de l'identité. Le perlage en rouge et blanc du texte de la Loi sur les Indiens devient un geste public, partagé aux cours d'ateliers où les participants sont amenés à accompagner l'artiste dans sa quête.
Indian Act, du 20 au 22 juin et du 27 au 30 juin, de 11 h à 15 h, au Centre d'histoire de Montréal, entrée libre.
Nadia Myre vous invite à perler avec elle la Loi sur les Indiens, suivant les gestes de l'artisanat traditionnel amérindien.