Programmation
VICTORIA STANTON
L'Édifiante secte de rien (n')est sacré
Un projet qui s'étend sur un an. Je me rends compte que ce sera une tâche particulièrement difficile : Ne rien faire (paradoxe anticipé).
Watching the Apple Trees Blossom (le début est la fin d’un cycle continu)
… Et pourquoi ne pas placer cette quête dans un contexte artistique? L’opportunité de s’atteler à cette tâche difficilement saisissable, sinon contradictoire du « Ne rien faire » dans le cadre de la programmation de DARE-DARE, m’a permis de réaliser une recherche intensive et incarnée dans des zones imperceptibles de la pratique et du processus artistiques.
PARLONS DE RIEN AVEC... Sylvie Tourangeau
« De quelles façons le temps libre infiltre-t-il notre corps? Le temps libre : une notion... une sensation... un monde parallèle... une pratique... un S.O.S... ». Deux ans après une résidence d’artiste au 3e impérial à Granby (QC), Sylvie propose de revisiter le projet lors d’un moment collectif de Temps libre, à DARE-DARE.
PARLONS DE RIEN AVEC... Sarah Harwood
La méthode Feldenkrais est une forme d’éducation somatique qui utilise le mouvement corporel pour améliorer la qualité et l’efficacité du fonctionnement de la personne.
Le rien dans le rien avec rien (même pas un ordi!)
Est-ce possible de créer un espace de rien, de repos et d’intervalle, en plein milieu d’une journée et du quotidien? Celles et ceux qui ont le goût de prendre un VRAI moment de repos sont invités à m’accompagner dans l’Espace de résistance — un lieu sans fil et sans écran —, au café étudiant l’Exode du Cégep du Vieux Montréal.
PARLONS DE RIEN AVEC... Carly Gaylor et Curtis Murphy
CARLY GAYLOR et CURTIS MURPHY. Dans le cadre du projet L’édifiante secte de rien (n)’est sacré, qui se déroule sur un an, Victoria Stanton invite des artistes, chercheur.es et praticien.nes issu.es de diverses disciplines [artistiques ou extra-artistiques] à présenter leur réflexions durant une série de discussions informelles portant sur la question du Rien faire.
Regarder la ligne d’horizon de Montréal disparaître
En tant que résidente du sud-ouest de Montréal, j’emprunte souvent la piste cyclable qui borde le canal Lachine pour me rendre en plusieurs points de la ville, à la fois à l’est et au nord. Durant les 6 dernières années, j’ai vu rapidement le paysage urbain se transformer, un condo à la fois. La vue sur l’horizon de la ville – autrefois une particularité attrayante de ce parcours – est en train de disparaitre.
PARLONS DE RIEN AVEC... Le Collectif Vierge
Le Collectif Vierge. Dans une société où la valeur est attribuée à la production du tangible et à l'efficacité, nous questionnons ici notre rapport à la non-action et au rien-faire. Est-t-il en fait correct de ne rien faire ?
PARLONS DE RIEN AVEC... lo bil
LO BIL. Dans le cadre du projet L’édifiante secte de rien (n)’est sacré qui se déroule sur un an, Victoria Stanton invite des artistes, chercheur.es et practicien.nes issu.es de diverses disciplines [artistiques ou extra-artistiques] à présenter leur réflexions durant une série de discussions informelles sur la question du Rien Faire.
Embarquer dans le réel sur le Royal : le solstice dans la lune
Le prochain non-événement est planifié pour le 20 juin pour marquer le solstice d’été. Les participants de la formation « Boundaries of the Body » vont mener cette action non-active à partir de 20h. Toutes et tous sont bienvenus. Je vous invite à arriver avec l'esprit ouvert et, si possible, sans attente. Je ne suis pas certaine de ce qui va se passer, mais je sais que ce sera authentique.
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Crédits photos : DARE-DARE et Claude Dallaire
Vous êtes bienvenus à participer à mon nouveau projet, qui se tiendra sur une période d’un an : L’Édifiante secte de rien (n’)est sacré. Suite à la sélection de ce projet par le centre d'artistes DARE-DARE, dans le cadre de leur programmation ayant pour thème La Société des Rendez-vous, je me rends compte que ce sera une tâche particulièrement difficile : Ne rien faire (paradoxe anticipé).
Dans ma proposition initiale j'ai écrit:
Qu'est-ce qui se passerait si je proposais un projet dans lequel je ne fais... rien? Mais je ne ferai pas vraiment rien. Je vais probablement lire. Peut-être écrire. Certainement regarder loin vers le néant. Et marcher. Et si j’ouvrais le projet aux autres (vous) à vous joindre à moi dans cette activité de ne faire... rien? Inviter les participants à apporter un livre. Un bloc-notes. Un stylo. Ou rien.
Habituellement, lorsque je veux m’engager dans ce néant, je dois délibérément mettre de côté le temps pour le faire. Et puis, quand je le fais, je me sens coupable et inadéquate. Qu'ai-je fait aujourd'hui, cette semaine, ce mois-ci, pour mériter ça, cet acte de ne commettre... rien? Il est clair que je ne l'ai pas fait assez.
Ce que je trouve le plus utile - et audacieux - serait de proposer un espace et un moment étendu dans le temps de ne faire... rien. Une occasion pour le repos. Bien que je ne pouvais utiliser ce temps d'arrêt (et je suis convaincue que si je me sens de cette façon, il est probable de nombreux autres aussi se sentent ainsi), je vois aussi l'affirmation d'une telle activité comme un acte intrinsèquement politique; il remet en question les notions de productivité, ce qui constitue «l'échec» (et le succès) et reconsidère l’aspect de "non-productivité" de l’usage du temps.
Il s’agit de mon projet de rêve. Et, pour la prochaine année, à des intervalles réguliers ou dans différentes configurations, ce sera avec enthousiasme que je tiendrai cet espace de... rien. Ne rien faire en compagnie d'autres personnes qui souhaitent m’accompagner dans ce projet calme, ouvert, sacré, et résolument non-productif.
...Et maintenant que je suis en train de commencer, je comprends - avec joie et une grande dose de trépidation – que je ne sais même pas ce que cela signifie!
Ceci est un travail/projet en cours dans lequel j'ai le sentiment qu’il sera en continuelle transformation au cours de l'année à venir. J'ai eu ce que je pensais être des idées assez claires quand j'ai envoyé ma proposition initiale à DARE-DARE et au moment où j’ai vraiment commencée à contempler ce que cela voudrait dire, étrangement le projet à commencé à se dérober. Je dis cela parce que je ne sais vraiment pas exactement ce qui va suivre. Je dis cela aussi, parce que je ne veux pas que cela ressemble au genre de modèle de travail / la situation / attente / formule que j'ai déjà connu - ou ce que je pense qu’un projet «devrait» être. En tant que projet de rêve, il est donc un projet du cœur. Celui qui, je l'espère va m’inspirer (et me permettra) :
- D’avoir des objectifs pas nécessairement finaux et/ou concrets;
- De se connecter profondément à un ici et maintenant;
- De s’engager dans un état de réflexion ouvert;
- De recommencer et de continuer à repartir à nouveau.
Je tiens également à :
- Planifier et pas planifier des actions non-actives seul et avec les autres; (non-actions non-événements?)
- Mettre le lien occasionnel en ligne et partager mes réflexions et conclusions (lectures, événements, artistes / penseurs / décideurs / chercheurs dans d'autres domaines d'enquête sur des choses semblables);
- Inviter certains de ces gens (voir ci-dessus) à venir partager leurs idées dans une série de rencontres informelles entre aujourd’hui (mai 2016) et le printemps prochain;
- Et enfin... faire toutes ces choses sans trop en faire, est-il possible ? Puis-je me rendre à un lieu pour faire et que cela devienne... sans effort. Une sorte de faire qui se déplace ensuite dans le dé-faire ou le non-faire... Ne rien faire.
Donc, à partir de mai 2016 jusqu’à mai 2017 (et peut-être jusqu’à la fin de ma vie, si je suis chanceuse), je ne vais pas seulement tenter de ne rien faire consciemment, mais tenter de saisir la complexité de cette question. Pour insérer ce rien dans mon quotidien. Pour voir / accepter / apprécier ce rien comme un « quelque chose » et me laisser prendre par toutes ces « quelque chose » comme étant rien.
Ne Rien Faire comme une proposition d’un potentiel en toute chose.
entrevue radio CBC
La pratique interdisciplinaire de Victoria Stanton, fondée dans les notions de la présence et de la conscience performative, rend compte de la complexité d’une démarche où la négociation avec l’autre est un enjeu à la fois fondamental et porteur d’un potentiel de transformation réciproque. À travers cette pratique multicouche, Stanton s’engage dans un processus artistique reliant l’intervention, les pratiques transactionnelles et relationnelles en lien avec diverses communautés spontanées et ce, dans de multiples contextes au Canada et à l’international.
Artiste-chercheure, elle s’intéresse également au phénomène de l’entre-espace, l’intervalle entre soi et l’architecture, l’objet, le lieu, l’autre, dans une optique élargie de la géographie humaine. Considérée comme une des pionnières des pratiques transactionnelles au Québec, ses oeuvres interdisciplinaires (interventions, actions et conférences performatives, publications, photos, films, vidéos) ont été déjà présentées au Québec, au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Australie, au Japon et au Mexique.
Écrivaine, elle publie entre autres avec Vincent Tinguely Impure : Reinventing the Word (conundrum press, 2001) et travaille actuellement sur un nouveau livre avec le collectif TouVA (composé d'Anne Bérubé, Sylvie Tourangeau et Victoria Stanton) en développant des notions sur la façon dont la performance est pratiquée et sur la question du « performatif ».